Des images du workshop "Terre & construction" qui vise à faire découvrir la place de la terre dans la construction aux futurs architectes belges et français.
En effet, si la terre est l’un des matériaux de construction les plus anciens en construction, elle s’inscrit aussi comme « Le » nouveau matériau écologique et économique en vogue, alliant disponibilité, circuit court, bon bilan environnemental… et recyclabilité.
Dans le cadre du projet Interreg Va FWV FAI-Re, une cinquantaine d’étudiants en architecture et des professionnels ont suivi, du 8 au 11 mars, une formation sur la construction terre. Ces 4 jours de formation ont permis de brosser un portrait de la terre depuis son approche traditionnelle/vernaculaire jusqu’à son utilisation contemporaine/technologique en architecture.
La terre en construction est un matériau encore peu connu du grand public. Utilisée depuis des millénaires, elle a été adoptée pour ses nombreuses qualités par les professionnels de l’éco-construction : régulation hygrométrique, inertie thermique, confort acoustique, qualité de l’air intérieur, noblesse et chaleur du matériau.
De plus, la terre est un matériau issu d’un circuit court : produite localement, elle est mise en œuvre par des professionnels spécialisés de la région.
Le premier jour
Les participants ont pu découvrir les techniques les plus utilisées à travers le test de Carazas : la terre était mélangée au sable selon des proportions et des taux d’humidité différents. La mise en œuvre a exploré différentes techniques (versé, pressé, compacté).
Le but était de comprendre le comportement de la terre en observant ses différents états.
Des ateliers de découverte sensitive du matériau et d’expériences scientifiques pour comprendre ses comportements physiques ont suivi.
Ateliers de découverte sensitive
Expérimentation des propriétés des sables et argiles
Le second jour
Les étudiants ont pu découvrir les fibres végétales. Le même test Carazas a été utilisé pour comprendre l’intérêt de la composition terre-fibre (avec du lin, de la paille, du chanvre, de la cellulose).
Après un cours théorique, les participants ont réalisé des parois de torchis, en terre-paille, des briques de terre/chanvre/lin et des panneaux terre-paille/lin.
Les participants ont également pu découvrir 2 projets de recherche sur l’impression 3D en terre et la mousse de terre.
Les troisième et quatrième jours
La formation a abordé le thème « habitat et terre crue ». Les étudiants ont pu manipuler différentes terres crues avec des compositions diverses et variées ainsi que leur adaptabilité dans diverses situations (climat avec une forte humidité, air sec, etc.).
Pratique et ludique, un petit concours a été organisé, visant à réaliser la plus haute tour possible en deux heures de temps.
Un atelier de mise en œuvre d’enduit terre a également eu lieu.
Ensuite, une table ronde afin de partager les ressentis et de pousser les étudiants à choisir la meilleure technique terre crue dans des situations très spécifiques.
Enfin, la formation s’est achevée avec un exercice nécessitant toutes les connaissances apprises pendant la formation (quelle terre crue, quelle technique utiliser et comment la mettre en place). Les étudiants répartis en petits groupes, ont réalisé des parois verticales et horizontales avec de l’argile sous la supervision des animateurs.
Ces quatre jours furent très riches en découvertes pour l’ensemble des participants. Se confronter à la matière, la manipuler, la mettre en œuvre dans des situations variées permettent une réelle compréhension théorique et pratique des possibilités de ce matériau d’avenir.
Divers éléments produits dans le cadre de ces 4 jours seront intégrés à l’exposition "Habitarium" qui se tiendra du 29 mars au 8 juillet 2018 à la Condition publique de Roubaix.
Expérimentation de mélanges et fabrication de différents éléments
Organisée par les différents partenaires du projet (Espace Environnement, ADUS, APES, le Cluster Eco-construction, le Forem, les Compagnons du Tour de France) et en collaboration avec l’Ecole nationale supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille (ENSAPL) et l’UMons, cette formation, animée par Amaco, avait pour but de sensibiliser les participants.