Agrandissement du bâtiment de Nature et Progrès


En 2007, l’association Nature et Progrès est à l’étroit dans ses locaux de Jambes : ceux-ci doivent impérativement être agrandis et aménagés, tout en préservant le jardin didactique attenant. L’association pose un geste ambitieux en terme de construction : cette extension sur trois niveaux sera le premier bâtiment public en Région Wallonne réalisé en ballots de paille.

Le chantier a été soumis à diverses contraintes budgétaires et urbanistiques, et il devait respecter les souhaits de l’association, à savoir :

  • respecter sa charte de bioconstruction,
  • préserver au maximum le jardin didactique et donc utiliser le moins possible de terrain
  • conserver durant les travaux un container dans lequel des bureaux ont été aménagés.

D’emblée, l’extension est conçue selon des principes bioclimatiques :

  • ouvertures principales au sud,
  • peu d’ouvertures au nord,
  • protections sonore et olfactive (une ligne de chemin de fer et une route passent à proximité du bâtiment),
  • création d’une serre bioclimatique en façade sud,
  • installation d’une citerne d’eau pluviale
  • simplification des volumes.

De plus, et selon la philosophie du bureau d’architecture de Luc Delvaux, les proportions du nombre d’or - considéré comme la clé d’une conception absolue de la beauté - seront utilisées, tout comme les principes du feng shui pour le choix des matériaux, l’aménagement des intérieurs et les fonctions des locaux.

Dans l’ensemble, la gestion des ressources a fait la part belle aux matériaux locaux, régionaux et nationaux. La structure portante est constituée de bois massif, en sapin et épicéa PEFC, d’origine wallonne et de la frontière belgo-allemande. Autoportantes, les parois extérieures sont en ballots de paille cultivée et récoltée à 3 km du site. D’une épaisseur de 45 cm, ils fonctionnent comme une véritable peau extérieure à la structure en offrant une isolation thermique performante. Les ballots sont recouverts en intérieur d’un enduit de terre/paille, et en extérieur d’un enduit à base de chaux. L’isolation de la toiture est composée de laine de cellulose, de laine de bois, de panneaux Heraklith et de tuiles en terre cuite provenant de Flandres.

Le chantier a également permis d’impliquer le public à l’éco-construction et l’auto-construction, notamment pour la pose des ballots et des enduits intérieurs. Des entreprises de formation par le travail sont intervenues quant à elles pour les enduits extérieurs. Des visites guidées ont été régulièrement animées. Ces deux aspects ont permis de faire connaître davantage au grand public le ballot de paille en tant matériau de construction, ses techniques de mis en œuvre. Bien plus, la publicité du chantier à aider au développement d’une filière « paille » régionale.

L’histoire de ce projet est celle d’une architecture engagée, où des techniques innovantes de construction et d’isolation sont réfléchies en termes durables et respectueux, tout en favorisant un développement économique régionale, et où l’harmonie des volumes et la fluidité des mouvements offrent un environnement sain et stimulant.

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